Le Général d’Armée Saïd Chanegriha, Chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) algérienne a effectué une visite officielle en France, depuis le lundi 23.01.2023, où il a été reçu par le Président Emmanuel Macron.
Au deuxième jour de cette visite officielle, Il s’est réuni avec le ministre des Armées françaises, Sébastien Lecornu, ensuite, il s’est rendu aux écoles militaires de Saumur et s’est réuni, au quatrième et dernier jour de sa visite, avec le chef d’État-major des Armées françaises, le général d’armée Thierry Burkhard.
Cette visite intervient alors que l’Algérie est sur le point d’augmenter son budget militaire de 130%. Une façon de financer son ambition de rester un acteur de premier plan régional. Ce budget, le plus élevé d’Afrique, passera d’environ 10 milliards de dollars à 22,6 milliards de dollars.
Elle présente donc, une opportunité pour la France de conclure des contrats très juteux dans le cadre de la politique choisie par Alger de diversifier ses fournisseurs d’armements. Paris souhaite donc s’accaparer d’une partie de l’augmentation du budget de la Défense algérienne.
Toutefois, cette transaction n’est pas sans risque pour la stabilité de la région du Sahara et du Sahel, vu les doutes qui planent sur la destination finale de ces armes, dont bénéficieront certainement des groupes armés de la région, à l’instar des milices séparatistes du front polisario.
Néanmoins, le déplacement de Chengriha en France a une allure d’imposture algérienne envers l’Occident, sachant que l’alliance entre Alger et Moscou est indéfectible et elle est franchement marquée par sa régularité dans le cadre de la politique tracée par les sphères influentes au sein de l’establishment algérien.
Aussi, le déploiement de l’Algérie au Sahel serait parmi les questions qui ont été traitées par les deux parties, notamment, en cette conjoncture où règne un véritable sentiment anti-français en Afrique.
D’un autre côté et face à la montée du sentiment anti-français en Afrique, Paris s’appuie sur l’Algérie pour jouer le rôle d’émissaire au Sahel et ce pour tenter de juguler l’antipathie anti-française de plus en plusgrandissante dans la région sahélo-saharienne.
Le pouvoir militaire algérien compte, de son côté, tirer profit de ce pacte, car le rapprochement des généraux avec Paris vise un changement plus large, incluant une complaisance de plus en plus visible d’Alger envers les Etats-Unis, où des voix au Congrès appellent à instaurer des sanctions contre l’Algérie pour son soutien à l’effort de guerre de la Russie en Ukraine.
Pour la personne du Général Chengriha, cette visite est perçue comme étant un service rendu par Paris eu égard aux accusations souvent formulées par l’opposition algérienne à l’étranger à son encontre d’avoir commis des crimes et des exactions liées aux Droits de l’Homme et au trafic de drogues et d’armes. Son déplacement à Paris est une sorte de discrédit aux accusations des détracteurs du régime algérien.